Montréal, le 29 mars 2017 –  Le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) est exaspéré de constater que le budget du gouvernement du Québec ne prévoit aucun rehaussement du financement des organismes en défense collective des droits qui doivent faire face à un sous-financement criant devenu intenable.

Pour Marie-Hélène Arruda, porte-parole du RODCD, la situation est vraiment critique à un point tel qu’on voit de plus en plus d’organismes contraints de fermer leurs portes : « Que des groupes qui ont près de 50 ans d’existence en viennent à envisager de fermer leurs portes à cause d’un manque de ressources est extrêmement grave. Il aurait tellement fallu que le gouvernement injecte des sommes supplémentaires dans ce budget; les groupes sont à bout de souffle, ils ne voient plus la lumière au bout du tunnel ».

Les organismes en défense collective des droits sont non seulement parmi les organismes les moins bien financés de toute l’action communautaire, mais leur financement est gelé depuis plus de 10 ans et aucune politique d’indexation n’existe.Les conséquences de cette absence de rehaussement et d’indexation sont de plus en plus lourdes : « Comment ces groupes peuvent-ils réaliser pleinement leur mission avec les mêmes sommes d’argent qu’il y a dix ans, alors que les coûts, eux, ne cessent d’augmenter?

Cette situation se traduit au final par de l’épuisement professionnel, des coupures de postes et pire encore, par des fermetures d’organismes. Mais le plus grave dans tout cela, ce sont les conséquences de ces fermetures et coupures sur les droits de la population québécoise et particulièrement sur ceux des personnes en situation de vulnérabilité », de renchérir Mme Arruda.

Le Regroupement des organismes en défense collective des droits considère que le fait de laisser les organismes en défense collective des droits dans un tel état de pauvreté perpétuel témoigne de l’importance – ou plutôt du manque d’importance – accordée par le gouvernement Couillard aux droits fondamentaux et à la pleine réalisation des droits socio-économiques de la population.

Avec un financement gouvernemental moyen de 54 000$, les organismes en défense collective des droits sont à bout de souffle. Soulignons que 20% d’entre eux n’ont qu’à peine 30 000$ par année.

Pour mettre fin aux tragiques conséquences du sous-financement, le RODCD exige un rehaussement de 40 millions du financement à la mission des organismes de défense collective (dont le financement de groupes encore non-financés), un mécanisme d’indexation ainsi que des sommes supplémentaires pour la pleine participation des personnes aux prises avec des limitations fonctionnelles.

Le Regroupement des organismes en défense collective des droits est composé de plus d’une vingtaine d’organismes et de regroupements nationaux dont la Fédération des femmes du Québec, le Front populaire en réaménagement urbain, l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, etc. Le RODCD œuvre à la reconnaissance et au financement des organismes en défense collective des droits et représente ainsi plus de 350 organismes au Québec.