Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), qui représente 11 tables régionales d’éducation populaire réunissant plus de 200 organismes en défense de droits partout au Québec, lance un cri d’alarme pour que le gouvernement indexe les subventions des groupes de défense de droits après 9 ans de gel.

 

La défense de droit : mal-aimée de l’action communautaire autonome

La défense collective de droits est un secteur fondamental de l’action communautaire autonome au Québec. C’est pourtant un des secteurs les moins bien financés ! Alors que la moyenne de financement annuelle des groupes en santé et services sociaux se situe à plus de 120 000 $, celle des organismes en défense collective des droits est maintenue autour de 55 000 $.

Un groupe sur cinq (22 %) ne reçoit que 30 000 $ de subvention. « Le gouvernement nous asphyxie lentement mais sûrement. Les groupes n’ont reçu aucune majoration ni indexation de leur subvention gouvernementale depuis 9 ans. Pendant la même période, le coût de la vie a augmenté de plus de 13 %.  Certains groupes doivent désormais fermer plusieurs mois par année, laissant des centaines de personnes sans réponse », s’est indignée Caroline Jean du MÉPACQ.

 

Désaveu gouvernemental ?

Depuis 2001, le gouvernement reconnaît l’apport essentiel des groupes de défense de droits à travers « l’éducation populaire et la transformation sociale, le soutien à la vie démocratique, le développement d’une vision globale des problématiques, l’exercice de la citoyenneté et l’enracinement dans la communauté»[1].

Ces organismes accompagnent des milliers de personnes par année; ils sont de réels vecteurs d’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables. « Notre mission c’est de donner une voix à ceux et celle dont les droits sont bafoués. Évidemment cela nous amène à analyser et à critiquer la société, le gouvernement et les décisions des élu-e-s. C’est dérangeant pour le gouvernement, mais c’est normal et souhaitable dans une société démocratique.

Or la reconnaissance de notre mission ne se concrétise pas en un financement adéquat. La situation financière des groupes en défense de droits est si désastreuse qu’on en vient à se demander si l’objectif caché de ce sous-financement n’est pas de faire taire les critiques en poussant les groupes à la fermeture », déplore Vania Wright-Larin, coordonnateur du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches (REPAC 03-12).

 

Réinvestissement d’urgence demandé

« C’est urgent! Le gouvernement doit dès le prochain budget réaffirmer son engagement dans le travail des groupes de défense de droits en indexant au coût de la vie de 2017 les subventions de tous les groupes de défense de droits, c’est le strict minimum pour éviter les impacts néfastes d’éventuelles fermetures de groupes actifs dans la communauté depuis plus de 30 ans », a plaidé madame Jean.

Des actions auront lieu tout au long de la semaine dans différentes régions du Québec afin d’interpeler le gouvernement sur la question du sous-financement.