S’investir dans une relation de couple implique souvent de revoir notre façon de gérer ou d’administrer nos finances et nos biens. Avant de décider quoi que ce soit, il est important de prendre connaissance de ses droits, de ses obligations et des impacts de nos choix.

En matière de finances personnelles, notre confiance en notre conjoint(e) ne devrait pas être un critère suffisant pour prendre des décisions, puisque qu’elles auront un impact sur la vie future.

 

Les mythes les plus courants


«Pour gérer nos finances efficacement en couple, il est primordial d’ouvrir un compte conjoint et de faire déposer toutes nos entrées d’argent dedans, plus besoin de compte personnel.»


FAUX ! Tout mettre son argent dans un pot commun apporte son lot de conséquences, notamment au niveau de la gestion de ce pot et des conflits qui peuvent en résulter. Avoir un seul compte de banque, c’est aussi donner un droit de regard et de décision sur toutes les dépenses du couple que ce soit les dépenses personnelles ou communes. De plus, en cas d’inaptitude ou de décès d’un des conjoints, le compte sera gelé jusqu’à ce que toutes les démarches légales soient réglées, ce qui peut être très long. Il faut aussi penser que si l’un des conjoints ne paie pas ses dettes, le compte conjoint pourra faire l’objet d’une saisie.

Idéalement, le compte conjoint devrait être utilisé pour assumer les dépenses communes ou les projets de couple. On conservera son compte de banque pour ses projets et ses dépenses personnelles.

 


«Mon conjoint et moi avons signé nos deux noms sur l’hypothèque, nous sommes donc responsables de nos parts respectives de la dette.»


FAUX ! Lorsque deux personnes signent un contrat de crédit, elles sont responsables à 100% de la dette, peu importe l’entente existante entre les deux. Donc, en cas de défaut de paiement, le créancier peut choisir de poursuivre l’une ou l’autre ou même les deux personnes pour récupérer les sommes dues.

 


«Ça fait 20 ans qu’on est ensemble et on a deux beaux enfants ensemble. Légalement, tout ce qui est à moi est aussi à lui!»


FAUX ! Sans testament et sans être marié, chacun garde ses propres biens lors de la séparation, la loi n’accordera aucune protection. Pour pallier au manque de protection des conjoints de fait, il est possible de rédiger et notarier un contrat de vie commune et d’effectuer la mise à jour de son testament.

 


«Se divorcer coute trop chère et j’ai une bonne relation avec mon ex-femme, je n’ai qu’à me séparer de fait ou légalement pour que mes enfants héritent à mon décès!»


FAUX ! Sans testament et sans divorce, les ex-époux hériteront de l’un ou de l’autre à leur décès. Donc, pour faire cesser l’application du patrimoine familial et déshériter son ex-conjoint-e, il faut se divorcer. Sinon, la succession sera divisée comme suit : ex-conjoint-e 1/3 de la succession et les enfants se partagent le 2/3 restant en parts égales.

 


«Si je meurs, tout ira à mon conjoint, puisque nous vivons ensemble depuis plus de 40 ans !»


FAUX ! Sans testament et sans mariage, lors du décès, ce sont les héritiers légaux qui héritent : les enfants, les parents toujours vivants ou même les frères et sœurs le cas échéant.

 

Les impacts de nos choix

La meilleure façon de se protéger et de prévenir une potentielle situation de violence économique au sein du couple est de prendre le temps d’analyser les impacts de nos choix sur notre vie à court, moyen et long terme.

Pour approfondir nos connaissances sur le sujet et s’informer sur nos droits et obligations, il existe des sites internet d’information juridique. Par exemple, le site d’Éducaloi a une section d’information très détaillée sur le couple et la famille.

Marche à suivre avant de prendre une décision

1.  Énumérer les points positifs et négatifs.

Par exemple : mettre tout notre argent dans un compte conjoint.

Points positifs :

  • gestion plus facile des finances,
  • connaissance de ce qui se passe dans les finances du couple.

Points négatifs :

  • le compte sera gelé en cas d’inaptitude ou de décès,
  • pas de place pour la vie privée,
  • risque de conflit important si les deux conjoints n’administrent pas les finances de la même façon.

 

2.  Se questionner et déterminer si le choix financier que l’on fait est vraiment le meilleur pour notre couple.

Par exemple, en choisissant de tout mettre les revenus du couple dans un compte conjoint, suis-je pret-e à ce que mon ou ma conjoint-e ait un droit de regard et de décision sur tout cet argent ? Ou est-ce que je préférerais conserver le contrôle sur une partie de mes revenus pour mes dépenses et mes projets personnels ?

  • Cette façon de procéder est-elle viable à long terme ?
  • Est-ce possible de revenir en arrière plus tard si je change d’avis ?
  • Qu’est-ce que mon conjoint en pense ?

 

3.  Rechercher d’autres alternatives possibles

Par exemple, comment pourrait-on procéder pour la gestion de nos finances sans déposer tous nos revenus dans un même compte ?

Voir notre page sur les types de budgets de couple.

 

4.  Analyser et prendre une décision

Parmi toutes les options explorées et les connaissances acquises, qu’est-ce qui nous convient le mieux ?