Les scientifiques nous alertent : le climat s’emballe, les GES sont en hausse constante dans l’atmosphère, l’objectif de limiter à 1,5 ℃ l’augmentation de la température du climat est presque hors d’atteinte, les conséquences s’amplifient et deviennent de plus en plus dévastatrices.

Du 11 au 21 novembre prochain, les 195 pays signataires de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se réuniront pour évaluer le dernier plan quinquennal et planifier le prochain. Que feront-ils pour nous sortir de l’impasse ?

Les avertissements

L’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), dans un rapport en date du 25 mai, constate que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et que la tendance est loin de s’inverser. Elle prévoit que notre planète devrait connaitre des températures de 1,2 à 1,9 ℃ supérieures à celles de la période pré-industrielle (1850-1900).

Pour l’Arctique, la température devrait dépasser les 2,4 ℃ en 2030. Les glaciers continueront de fondre. Et l’Arctique, c’est chez nous, n’est-ce pas?

Une étude du Earth System Science Data, réalisée par des chercheurs de 17 pays, conclut que l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 ℃ est désormais inatteignable. Ils évaluent que la nature ne tolèrera qu’une augmentation 133 milliards de tonnes supplémentaires de GES au stock actuel et que, puisque nous en rejetons chaque année autour de 53 milliards de tonnes, dans 2 ans et demi nous aurons atteint cette limite.

Selon le Global Climate Change, (rapport en 2024) : même si l’on constate un léger ralentissement de l’augmentation des émissions, l‘augmentation est toujours bien réelle. Il prédit pour sa part que nous atteindrons le 1,5 ℃ d’ici 5 ans.

Tous ces organismes mettent en cause les émissions de sources humaines et pointent principalement les émissions fossiles.

 

Qu’est-ce qui nous attend ?

Le 1,5 ℃ est la limite prévue à ne pas dépasser l’on veut être en contrôle de la situation climatique. Nous sommes autour de 1,2 ℃ avec probabilité forte de dépasser la limite en 2030.

On connait la situation actuelle avec les chaleurs des dernières années. Méga-feux de forêt partout sur la planète avec de records jusqu’à plus de 50 ℃ cet été dans certains pays. Fonte accélérée du pergélisol et des glaciers. Danger de fuite de virus inconnus, montée des eaux des océans. Les tempêtes de pluie inégalées et les inondations récurrentes mettent à mal nos infrastructures pluviales et la perte de jouissance des maisons. Les érosions côtières obligent la reconstruction de routes et le déplacement de bâtiments et de parties de villages.

Les récoltes sont affectées. Notre santé est mise à mal. Les compagnies d’assurance augmentent leurs primes quand ils ne cessent d’assurer certaines protections. De plus grandes parts des budgets gouvernementaux sont affectées à l’adaptation.

 

Arrêtez la cour est pleine ! Urgence !

Poids des émissions par pays

La base de données EDGAR de l’UE estimait, qu’en 2023, tous les pays de la planète ont émis, au total, ~53 Gt éq. CO2 de gaz à effet de serre en hausse de 1,9 % par rapport à 2022.

Le tableau ci-haut nous permet de constater que les six plus grands pays pollueurs cumulent 62,7 % % de toutes les émissions. Le Canada se classe au 11e rang des plus grands émetteurs avec 1,4 % du total.

La Chine (1,4 milliard d’habitants) est largement la plus prolifique. Pour sa part, cette dernière ne s’est engagé à atteindre la carboneutralité qu’en 2060. Championne des énergies éoliennes et solaires, elle possède le parc automobile électrique le plus grand au monde. Elle développe l’hydro-électricité. Mais toujours beaucoup trop dépendante du charbon et du pétrole.

Le plus grand producteur d’énergies fossiles, les États-Unis, vient de se déclarer climato-sceptique et son président s’évertue à relancer tous azimuts l’industrie fossile du pétrole, du charbon, du gaz. Drill, baby, drill, est son slogan.

L’Inde (1,4 milliard d’habitants) est empêtrée avec ses centrales au charbon et le pétrole pour assurer son développement.

La Russie compte sur son pétrole et son gaz pour financer sa guerre contre l’Ukraine.

Seule l’Union européenne (27 pays) a réussi, de façon somme toute importante, à réduire ses émissions de GES même si ses efforts devront être accentués pour atteindre la carboneutralité espérée.

La Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil ont vu leurs émissions augmenter en 2023. C’est évident que ces pays doivent bouger sans quoi nous sommes foutus. Il n’en reste pas moins que chaque pays s’est engagé à atteindre la carboneutralité en 2050 et que chacun doit tout faire pour l’atteindre.

 

Poids des émissions par type d’entreprises

Voir la situation avec la lorgnette de la responsabilité des entreprises nous permet d’en apprendre aussi beaucoup sur les responsables. En février 2025, le « think-tank » britannique Influence Map nous apprend que 36 entreprises productrices de pétrole, de gaz, de charbon et de ciment émettent plus 50 % des émissions mondiales.

Pour sa part, l’OPEP qui regroupe les 13 principaux pays producteurs de pétrole prédit que la consommation de pétrole augmentera de 10,6 % entre 2024 et 2050. Cherchez l’erreur.

 

On le sait : la Nature ne négocie pas

Que feriez-vous devant cette situation ? Ça vous dépasse, n’est-ce pas ? Moi aussi. Nous sommes devant une situation complètement inédite, une situation que nous avons  provoquée, nous les Humains.

Nous sommes les seuls qui pourront la régler : nous en avons la responsabilité. Nous sommes libres d’agir ou de ne pas agir. Devons-nous sauver cette infime petite planète perdue dans le cosmos et l’intelligence qui s’y est développée ? La Nature, régie par ses lois spécifiques, ne nous fera pas de cadeau, elle s’en fout que nous disparaissions, à moitié, en entier.

 

L’espoir d’un électro-choc à la COP 30

Tout porte à croire qu’en laissant filer les émissions nous serons obligés de concentrer nos efforts et nos budgets sur l’adaptation donc sur les conséquences du réchauffement.

Nous avons besoin d’un électro-choc pour nous mettre devant nos responsabilités. Certains affirment même qu’il est trop tard pour contenir le réchauffement à 1,5 ℃ mais la majorité des scientifiques exhortent nos décideurs à tout tenter pour inverser le tendance.

Nous devons espérer qu’au sortir de la COP 30, les pays rassemblés auront eu le courage de rectifier le tir!

 

 

Texte de Yves Nantel
Bénévole et militant de longue date
Juillet 2025