Depuis quelques années, les consommateurs québécois sont de plus en plus nombreux à acheter en ligne. Pour ce faire, il était toutefois nécessaire d’avoir une carte de crédit.

Afin de contourner cette obligation, quelques institutions financières ont envisagé un nouveau mode de paiement par débit, soit les cartes Visa Débit, aussi appellées cartes de débit virtuelles.

Après étude de la question, l’ACEF conclut que c’est une alternative pratique et facile pour payer sur internet autrement qu’avec une carte de crédit. Cette carte empêche de dépenser plus que ce qu’on a réellement dans son compte, contrairement au crédit qui fonctionne selon le modèle « Achetez maintenant, payez plus tard».

De quoi s’agit-il ?

La carte Visa Débit est une carte de débit régulière à laquelle ont été ajoutées certaines fonctionnalités d’une carte Visa.

Reliée au compte chèque principal, elle permet d’effectuer des achats en magasin et à distance (par internet, par téléphone et par la poste), qui sont immédiatement débités.

Deux systèmes participent au fonctionnement de cette carte :

  • le réseau Interac permet de faire des transactions en magasin et au guichet automatique
  • tandis que les transactions à distance s’effectuent via le réseau Visa

 

Les avantages

1.  Acheter en ligne sans s’endetter

À l’heure actuelle, très peu de détaillants offrent le service de paiement «Interac en ligne». Une carte Visa Débit peut donc être une option intéressante pour le consommateur qui veut profiter du commerce en ligne sans s’endetter, ou pour celui qui ne possède pas de carte de crédit.

Elle pourrait aussi être appréciée par les jeunes qui aiment télécharger de la musique et des applications, mais qui doivent demander la carte de crédit de leurs parents.

2.  Très pratique en voyage

La carte Visa Débit peut être utilisée aux États-Unis et dans plus de 200 autres pays, dans tous les établissements qui acceptent les paiements par Visa. Ça peut être extrêmement pratique !

3.  Des retraits un peu partout

Comme une carte de débit normale, elle permet de retirer un montant en argent dans tous les guichets automatiques. Cette opération est aussi possible chez les commerçants canadiens qui permettent les retraits d’argent via Interac.

 

Les inconvénients

1.  Offertes seulement par certaines institutions bancaires

Le bémol est que ce nouveau produit est seulement offert par les banques suivantes :

  • CIBC «Carte de débit Avantage CIBC»;
  • TD «Carte Accès TD»;
  • Scotia «Carte Scotia dotée de VISA Débit»;
  • RBC «Visa Débit RBC virtuelle» — utilisable seulement pour faire des achats à distance.

Sachant qu’environ 50% de la population québécoise est cliente chez Desjardins, nous les avons contactés pour savoir si une carte «VISA Débit Desjardins» était prévue pour bientôt. On nous a plutôt dirigé vers les cartes de crédit prépayées tout en mentionnant qu’ils étudiaient la question. Rien de concret à court terme, semble-t-il.

2.  Trop peu d’encadrement juridique

Il n’existe pas de loi réglementant les obligations des banques face aux utilisateurs de cartes de débit. En cas de fraude ou de différend avec un marchand, aucun cadre légal ne contraint la banque : ce sont les réseaux de cartes de paiement et le contrat bancaire qui régissent les droits et obligations des parties.

 

Est-elle sécuritaire ?

La politique Responsabilité zéro de Visa s’applique pour protéger le consommateur en cas de fraude, et le programme Vérifié par Visa permet de protéger davantage ses renseignements personnels lors des achats sur internet.

Cependant, ces programmes sont applicables seulement aux transactions faites via le réseau Visa. Toutes les autres transactions, telles que les retraits au guichet et les achats en magasin, ne sont pas couvertes par ces protections.

 

Une option intéressante pour les commerçants

Pour chaque transaction effectuée avec une carte de crédit par leurs clients, y compris celles en ligne, les marchands doivent payer environ 1,5% de frais.

Avec Visa Débit, ce montant est de 1,15% pour les achats en magasin, mais seulement de 0,3% pour les achats électroniques.